NOM
sm-notify - Envoyer une notification de redémarrage aux pairs NFS
SYNOPSIS
/usr/sbin/sm-notify [-dfn] [-m minutes] [-v nom] [-p port-notification] [-P chemin]
DESCRIPTION
Les systèmes de fichiers ne peuvent garder de manière persistante les verrous de fichiers. Le verrou est donc perdu lors du redémarrage de l’hôte.
Les systèmes de fichiers en réseau doivent détecter si un état verrouillé est perdu à cause du redémarrage de l’hôte. Après le redémarrage d’un client NFS, le serveur NFS doit enlever tous les verrous de fichiers posés par des applications qui tournaient sur ce client. Après un redémarrage du serveur, un client doit rappeler au serveur quels étaient les fichiers verrouillés par ses applications.
Pour les
versions 2 et 3 du protocole NFS, le protocole
Network Status Monitor (ou NSM) est utilisé
pour avertir les pairs des redémarrages. Sous Linux,
deux composants tournant en espace utilisateur fournissent
un service NSM :
sm-notify
Un programme d’aide qui avertit les pairs NFS après un redémarrage du système local
rpc.statd
Un démon qui écoute les avertissements de redémarrage d’autres hôtes, et gère la liste des hôtes qui doivent être avertis quand le système local redémarre.
Le gestionnaire de verrous NFS local indique au rpc.statd local quels sont les pairs qui doivent être surveillés. Quand le système local redémarre, la commande sm-notify avertit le service NSM des hôtes surveillés de son redémarrage. Quand un hôte distant redémarre, ce pair notifie le rpc.statd local, qui en retour renvoie l’avertissement de redémarrage au gestionnaire de verrous NFS local.
OPÉRATIONS NSM DANS LE DÉTAIL
La première interaction visant à verrouiller un fichier entre le client et le serveur NFS fait intervenir les deux gestionnaires de verrous NFS qui contactent leur service NSM local afin de stocker des informations sur le pair distant. Sous Linux, le gestionnaire de verrous local contacte rpc.statd.
rpc.statd enregistre les informations sur chaque pair NFS surveillé dans un fichier persistant. Ce fichier décrit la manière de contacter un pair distant en cas de redémarrage local, comment reconnaître quel pair surveillé est en train d’émettre
Un client NFS envoie un nom d’hôte, appelé nom_d’appel (« caller_name ») du client, pour chaque demande de verrou de fichier. Un serveur NFS peut utiliser ce nom d’hôte pour envoyer des appels GRANT asynchrones au client, ou pour avertir le client de son redémarrage.
Le serveur NFS Linux peut fournir le nom_d’appel du client ou son adresse réseau à rpc.statd. Pour les besoins du protocole NSM, ce nom (ou cette adresse) est appelée nom_monit du pair observé. En même temps, le gestionnaire de verrous local indique à rpc.statd son propre nom d’hôte supposé. Pour les besoins du protocole NSM, ce nom d’hôte est appelé mon_nom.
Il n’y a pas d’interactions équivalentes entre un serveur NFS et un client pour donner au client le nom_d’appel du serveur. C’est pourquoi les clients NFS ne connaissent pas le nom_monit qu’un serveur NFS peut utiliser dans une requête SM_NOTIFY. Le client NFS Linux enregistre le nom d’hôte du serveur utilisé dans une commande mount pour identifier les serveurs NFS qui redémarrent.
Notification
de redémarrage
Quand le système local redémarre, la commande
sm-notify lit sur un stockage persistant la liste des
pairs surveillés et envoie une requête
SM_NOTIFY au service NSM tournant sur chacun des pairs
listés. Il utilise la chaîne nom_monit
comme destination. Pour identifier l’hôte ayant
redémarré, la commande sm-notify envoie
la chaîne mon_nom enregistrée lors de la
surveillance de ce poste distant. Le démon
rpc.statd distant utilise cette chaîne (ou
l’adresse réseau de l’appelant) pour lier
les requêtes SM_NOTIFY entrantes à un des pairs
sur sa propre liste de surveillance.
Si rpc.statd ne trouve pas un pair dans sa propre liste d’hôtes surveillés lié à une requête SM_NOTIFY, la notification n’est pas transmise au gestionnaire de verrous local. En plus, chaque pair possède son propre numéro d’état NSM, un entier de 32 bits qui est changé après chaque redémarrage par la commande sm-notify. rpc.statd utilise ce chiffre pour séparer les redémarrages réels des notifications ré-envoyées.
Une partie de la récupération de verrous NFS est la redécouverte des pairs qui doivent être à nouveaux surveillés. La commande sm-notify nettoie la liste de surveillance stockée sur un stockage permanent après chaque redémarrage.
OPTIONS
-d |
Garder sm-notify attaché à son terminal de contrôle, et tournant au premier plan afin que la progression des notifications puisse être directement observée. | ||
-f |
Envoyer les notifications même si sm-notify a déjà été lancé depuis le redémarrage du système. |
-mtemps-nouvelessai
Indiquer la longueur (en minute) du temps entre deux essais de notifications à des hôtes sourds. Si cette option n’est pas indiquée, sm-notify notifie toutes les 15 minutes. Donner la valeur 0 pousse sm-notify à envoyer continuellement des notifications aux hôtes sourds jusqu’à ce qu’il soit tué manuellement.
Les notifications sont réémises si l’envoi échoue, si l’hôte distant ne répond pas, si le service NSM distant n’est pas enregistré, ou si la résolution DNS échoue, ce qui empêche l’adressage de l’hôte distant nom_monit.
Les hôtes ne sont pas supprimés de la liste des notifications tant qu’aucune réponse valide n’est reçue. Cependant, la procédure SM_NOTIFY renvoie un résultat nul. sm-notify ne peut donc pas dire si la machine distante a reconnu l’émetteur et a commencé la récupération de verrous idoines.
-n |
Empêcher sm-notify de mettre à jour le numéro d’état NSM du système local. |
-p port
Indiquer le numéro de port source que sm-notify doit utiliser pour envoyer les notifications de redémarrage. Si cette option n’est pas précisée, un port éphémère est choisi au hasard.
Cette option peut être utilisée pour traverser un pare-feu entre le client et le serveur.
-P, --state-directory-path chemin
Donner le chemin du répertoire parent où les notifications d’état NSM sont enregistrées. Si cette option n’est pas précisée, sm-notify utilisera /var/lib/nfs par défaut
After starting, sm-notify attempts to set its effective UID and GID to the owner and group of the subdirectory sm of this directory. After changing the effective ids, sm-notify only needs to access files in sm and sm.bak within the state-directory-path.
-v ipaddr | nomhôte
Indiquer l’adresse réseau à partir de laquelle seront envoyées les notifications de redémarrage, ainsi que l’argument nom_monit utilisé pour l’envoi de requêtes SM_NOTIFY. Si cette option n’est pas précisée, sm-notify utilise une adresse joker comme adresse de transport et la variable mon_nom enregistrée lors de la surveillance du poste distant (c’était l’argument nom_monit utilisé pour l’envoi de la requête SM_NOTIFY).
Le champ ipaddr peut être sous la forme d’une adresse IPv4 ou IPv6. Si le champ ipaddr est fourni, la commande sm-notify convertit cette adresse en un nom d’hôte qui servira d’arguments à nom_monit lors de l’envoi de requêtes SM_NOTIFY.
Cette option peut être utile dans des réseaux partagés entre plusieurs lieux, pour lesquels l’hôte distant attend une notification provenant d’une adresse réseau précise.
SÉCURITÉ
La commande sm-notify doit être lancée en superutilisateur afin d’avoir les privilèges suffisants pour accéder à la base d’informations d’états. Elle quitte les droits de superutilisateur dès qu’elle démarre afin de réduire les risques d’attaque par augmentation de droits.
Dans le cas normal, l’ID utilisateur effectif utilisé est celui du possesseur du répertoire d’état, ceci afin de lui permettre de continuer à accéder aux fichiers de ce répertoire après qu’il a quitté ses droits de superutilisateur. Pour contrôler l’ID utilisateur que rpc.statd prend, il suffit d’utiliser chown(1) pour changer le possesseur du répertoire d’état.
NOTES
La récupération des verrous après un redémarrage est indispensable au maintien de l’intégrité des données et à la prévention de blocages non nécessaires d’applications
Afin d’aider rpc.statd à faire correspondre les requêtes SM_NOTIFY aux requêtes NLM, un certain nombre de bonnes pratiques doivent être respectées. Par exemple :
Le nom du nœud UTS de votre système doit correspondre au nom DNS que les pairs NFS utilisent pour se contacter.
Les noms de nœuds UTS de vos systèmes doivent toujours être des noms de domaine pleinement qualifiés (« FQDN »).
Les translations DNS directes et inverses des noms de nœuds UTS ne doivent pas être contradictoires.
Le nom d’hôte utilisé par le client pour monter le serveur doit correspondre au nom_monit utilisé par le serveur pour envoyer ses requêtes.
Démonter un système de fichiers NFS n’empêche pas le client NFS ou le serveur de se surveiller. Les deux peuvent continuer à se surveiller pendant un moment au cas où la reprise du trafic entre les deux entraînerait de nouveaux montages et d’autres verrous de fichiers.
Sous Linux, et en conditions normales d’opération, le déchargement du module lockd du noyau entraîne l’arrêt de la surveillance des pairs NFS. Ceci peut survenir, par exemple, sur un client NFS utilisant un système de montage automatique, qui démonte les systèmes NFS suite à une inactivité.
Prise en
charge d’IPv6 et TI-RPC
L’utilisation de l’IPv6 par NFS requiert TI-RPC.
Si la prise en charge TI-RPC a été incluse
dans la commande sm-notify, le choix entre le mode
IPv4 ou IPv6 sera fait en fonction de l’adresse
réseau retournée par DNS pour les clients
distants. Ce système est normalement parfaitement
compatible avec les machines qui ne gèrent ni TI-RPC,
ni IPv6.
La commande sm-notify ne prend en charge pour l’instant que l’envoi des notifications uniquement par les protocoles de transport en datagramme.
FICHIERS
/var/lib/nfs/sm |
Répertoire contenant la liste des moniteurs. | ||
/var/lib/nfs/sm.bak |
Répertoire contenant la liste des notifications. | ||
/var/lib/nfs/state |
Numéro d’état NSM de cet hôte. |
/proc/sys/fs/nfs/nsm_local_state
Copie du numéro d’état NSM dans le noyau.
VOIR AUSSI
rpc.statd(8), nfs(5), uname(2), nomhôte(7)
RFC 1094 -
« NFS : Network File System Protocol
Specification »
RRFC 1813 - « NFS Version 3 Protocol
Specification »
OpenGroup Protocols for Interworking: XNFS, Version 3W -
Chapitre 11
AUTEURS
Olaf Kirch
<okir [AT] suse.de>
Chuck Lever <chuck.lever [AT] oracle.com>
TRADUCTION
La traduction française de cette page de manuel a été créée par Valéry Perrin <valery.perrin.debian [AT] free.fr>, Sylvain Cherrier <sylvain.cherrier [AT] free.fr>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux [AT] gmail.com>, Dominique Simen <dominiquesimen [AT] hotmail.com>, Nicolas Sauzède <nsauzede [AT] free.fr>, Romain Doumenc <rd6137 [AT] gmail.com>, David Prévot <david [AT] tilapin.org>, Denis Mugnier <myou72 [AT] orange.fr> et Cédric Boutillier <cedric.boutillier [AT] gmail.com>
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