NOM
mprotect − Changer la protection d’une partie de la mémoire
SYNOPSIS
#include <sys/mman.h>
int mprotect(void *addr, size_t len, int prot);
DESCRIPTION
mprotect() change la protection pour la (les) page(s) mémoire du processus appelant contenant tout ou une partie de l’intervalle [addr, addr+len−1]. addr doit être aligné sur une page.
Si le processus appelant essaie d’accéder à la mémoire en violant la protection, le noyau génère un signal SIGSEGV pour ce processus.
prot soit PROT_NONE, soit un OU binaire « | » entre les valeurs suivantes :
PROT_NONE |
On ne peut pas accéder du tout à la zone de mémoire. | ||
PROT_READ |
On peut lire la zone de mémoire. | ||
PROT_WRITE |
On peut modifier la zone de mémoire. | ||
PROT_EXEC |
La zone de mémoire peut contenir du code exécutable. |
VALEUR RENVOYÉE
mprotect() renvoie 0 s’il réussit, ou −1 s’il échoue, auquel cas errno contient le code d’erreur.
ERREURS
EACCES |
L’accès spécifié n’est pas possible sur ce type de mémoire. Ceci se produit par exemple si vous utilisez mmap(2) pour représenter un fichier en lecture seule en mémoire, et si vous demandez de marquer cette zone avec PROT_WRITE. | ||
EINVAL |
addr n’est pas un pointeur valide, ou ce n’est pas un multiple de la taille de page du système. | ||
ENOMEM |
Impossible d’allouer des structures internes au noyau. | ||
ENOMEM |
Les adresses dans l’intervalle [addr, addr+len−1] ne sont pas valables dans l’espace d’adressage du processus, ou l’intervalle s’étend sur des pages non projetées (dans les noyaux antérieurs à 2.4.19, l’erreur EFAULT était produite à tort dans ce cas). |
CONFORMITÉ
SVr4, POSIX.1−2001. POSIX précise que le comportement de mprotect() n’est pas spécifié s’il est appliqué sur des zones de mémoire non obtenues avec mmap(2).
NOTES
Sous Linux, il est toujours autorisé d’appeler mprotect() sur une adresse de l’espace d’adressage du processus (excepté pour la zone vsyscall du noyau). En particulier, il peut être utilisé pour rendre une projection de code existante accessible en écriture.
La différence entre PROT_EXEC et PROT_READ dépend de l’architecture et de la version du noyau. Sur certaines architectures matérielles (par exemple, i386), PROT_WRITE implique PROT_READ.
POSIX.1−2001 indique qu’une implémentation peut autoriser un accès autre que celui donné dans prot, mais doit au minimum autoriser l’accès en écriture si PROT_WRITE était passé, et ne doit autoriser aucun accès si PROT_NONE était passé.
EXEMPLE
Le programme ci-dessous alloue quatre pages de mémoire, rend la troisième accessible en lecture seule, puis exécute une boucle qui se déplace en avançant dans la région allouée et en modifiant son contenu.
Voici un exemple d’exécution de ce programme :
$
./a.out
Début de la région : 0x804c000
Reçu SIGSEGV à l’adresse :
0x804e000
Source du
programme
#include <unistd.h>
#include <signal.h>
#include <stdio.h>
#include <malloc.h>
#include <stdlib.h>
#include <errno.h>
#include <sys/mman.h>
#define
handle_error(msg) \
do { perror(msg); exit(EXIT_FAILURE); } while (0)
static char *buffer;
static void
handler(int sig, siginfo_t *si, void *unused)
{
printf("Reçu SIGSEGV à
l’adresse : 0x%lx\n",
(long) si−>si_addr);
exit(EXIT_FAILURE);
}
int
main(int argc, char *argv[])
{
char *p;
int pagesize;
struct sigaction sa;
sa.sa_flags =
SA_SIGINFO;
sigemptyset(&sa.sa_mask);
sa.sa_sigaction = handler;
if (sigaction(SIGSEGV, &sa, NULL) == −1)
handle_error("sigaction");
pagesize =
sysconf(_SC_PAGE_SIZE);
if (pagesize == −1)
handle_error("sysconf");
/* Allouer un
tampon aligné sur une page ;
la protection initiale est PROT_READ | PROT_WRITE */
buffer =
memalign(pagesize, 4 * pagesize);
if (buffer == NULL)
handle_error("memalign");
printf("Début de la région : 0x%lx\n", (long) buffer);
if
(mprotect(buffer + pagesize * 2, pagesize,
PROT_READ) == −1)
handle_error("mprotect");
for (p = buffer
; ; )
*(p++) = 'a';
printf("Boucle
terminée\n"); /* Ne devrait jamais arriver */
exit(EXIT_SUCCESS);
}
VOIR AUSSI
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.65 du projet man−pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l’adresse http://www.kernel.org/doc/man−pages/.
TRADUCTION
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l’aide de l’outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l’équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.
Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l’équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).
Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian−l10n−french [AT] lists.org> ou par un rapport de bogue sur le paquet manpages−fr.
Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man −L C <section> <page_de_man> ».