Manpages

NOM

timer_create - Créer une minuterie POSIX pour un processus

SYNOPSIS

#include <signal.h>
#include <time.h>

int timer_create(clockid_t clockid, struct sigevent *sevp,
timer_t *
timerid);

Éditer les liens avec -lrt.

Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (consulter feature_test_macros(7)) :

timer_create() : _POSIX_C_SOURCE >= 199309L

DESCRIPTION

timer_create() crée une nouvelle minuterie pour un processus. L’identifiant de cette nouvelle minuterie est renvoyé dans le tampon pointé par timerid, qui doit être un pointeur différent de NULL. L’identifiant est unique pour le processus, jusqu’à ce que la minuterie soit détruite. La nouvelle minuterie est initialement désarmée.

Le paramètre clockid indique l’horloge que la nouvelle minuterie utilise pour mesurer le temps. Il peut prendre une des valeurs suivantes :
CLOCK_REALTIME

Une horloge temps réel configurable à l’échelle du système.

CLOCK_MONOTONIC

Une horloge non configurable, toujours croissante qui mesure le temps depuis un instant non spécifié dans le passé et qui ne change pas après le démarrage du système.

CLOCK_PROCESS_CPUTIME_ID (depuis Linux 2.6.12)

Une horloge qui mesure le temps CPU (utilisateur et système) consommé par le processus appelant (et tous ses threads).

CLOCK_THREAD_CPUTIME_ID (depuis Linux 2.6.12)

Une horloge qui mesure le temps CPU (utilisateur et système) consommé par le processus appelant.

CLOCK_BOOTTIME (Since Linux 2.6.39)

Like CLOCK_MONOTONIC, this is a monotonically increasing clock. However, whereas the CLOCK_MONOTONIC clock does not measure the time while a system is suspended, the CLOCK_BOOTTIME clock does include the time during which the system is suspended. This is useful for applications that need to be suspend-aware. CLOCK_REALTIME is not suitable for such applications, since that clock is affected by discontinuous changes to the system clock.

CLOCK_REALTIME_ALARM (since Linux 3.0)

This clock is like CLOCK_REALTIME, but will wake the system if it is suspended. The caller must have the CAP_WAKE_ALARM capability in order to set a timer against this clock.

CLOCK_BOOTTIME_ALARM (since Linux 3.0)

This clock is like CLOCK_BOOTTIME, but will wake the system if it is suspended. The caller must have the CAP_WAKE_ALARM capability in order to set a timer against this clock.

CLOCK_TAI (since Linux 3.10)

A system-wide clock derived from wall-clock time but ignoring leap seconds.

See clock_getres(2) for some further details on the above clocks.

Comme pour les valeurs ci-dessus, clockid peut être l’identifiant clockid renvoyé par un appel à clock_getcpuclockid(3) ou pthread_getcpuclockid(3).

Le paramètre sevp pointe vers une structure sigevent qui indique comment l’appelant devrait être notifié quand la minuterie expire. Pour la définition et des détails généraux sur cette structure, consultez sigevent(7).

Le champ sevp.sigev_notify peut avoir les valeurs suivantes :
SIGEV_NONE

Ne pas notifier de façon asynchrone quand la minuterie expire. La progression de la minuterie peut être observée en utilisant timer_gettime(2).

SIGEV_SIGNAL

Lors de l’expiration de la minuterie, produire le signal sigev_signo pour le processus. Consultez sigevent(7) pour des détails généraux. Le champ si_code de la structure siginfo_t sera mis à SI_TIMER. À tout moment, au plus un signal est mis en attente pour le processus pour une horloge donnée ; consultez timer_getoverrun(2) pour plus de détails.

SIGEV_THREAD

Lors de l’expiration de la minuterie, appeler sigev_notify_function comme si elle était la fonction de démarrage d’un nouveau thread. Consultez sigevent(7) pour plus de détails.

SIGEV_THREAD_ID (spécifique à Linux)

Comme SIGEV_SIGNAL, mais le signal est envoyé au thread dont l’identifiant est fourni dans sigev_notify_thread_id, qui doit être un thread du même processus que le thread appelant. Le champ sigev_notify_thread_id indique un identifiant de thread noyau, c’est-à-dire la valeur renvoyée par clone(2) ou gettid(2). Ce drapeau n’est destiné à être utilisé que par la bibliothèque des threads.

Une valeur NULL pour sevp équivaut à indiquer un pointeur vers une structure sigevent dans laquelle sigev_notify vaut SIGEV_SIGNAL, sigev_signo vaut SIGALRM et sigev_value.sival_int vaut l’identifiant de l’horloge.

VALEUR RENVOYÉE

S’il réussit, timer_create() renvoie zéro et l’identifiant de la nouvelle minuterie est placé dans *timerid. En cas d’erreur, il renvoie -1 et errno contient le code d’erreur.

ERREURS

EAGAIN

Erreur temporaire lors de l’allocation de la structure de la minuterie par le noyau.

EINVAL

L’identifiant d’horloge, sigev_notify, sigev_signo ou sigev_notify_thread_id n’est pas valable.

ENOMEM

Impossible d’allouer de la mémoire.

ENOTSUP

The kernel does not support creating a timer against this clockid.

EPERM

clockid was CLOCK_REALTIME_ALARM or ,BR CLOCK_BOOTTIME_ALARM but the caller did not have the CAP_WAKE_ALARM capability.

VERSIONS

Cet appel système est disponible depuis Linux 2.6.

CONFORMITÉ

POSIX.1-2001, POSIX.1-2008.

NOTES

Un programme peut créer plusieurs minuterie en utilisant timer_create().

Les minuteries ne sont pas héritées par ses enfants lors d’un fork(2) et sont désarmées et détruites lors d’un appel système execve(2).

Le noyau alloue par avance un « signal temps réel en attente » pour chaque minuterie créée par timer_create(). De ce fait, le nombre de minuteries est limité par la limite de ressources RLIMIT_SIGPENDING (voir setrlimit(2)).

Les minuteries créée par timer_create() sont communément appelées « horloges (d’intervalle) POSIX ». L’API des minuteries POSIX est constituée des interfaces suivantes :

*

timer_create() : Créer une minuterie.

*

timer_settime(2) : Armer (démarrer) ou désarmer (stopper) une minuterie.

*

timer_gettime(2) : Récupérer le temps restant jusqu’à l’expiration suivante d’une minuterie, en plus de l’intervalle de la minuterie.

*

timer_getoverrun(2) : Renvoyer le décompte de dépassements pour la dernière expiration de la minuterie.

*

timer_delete(2) : Désarmer et détruire une minuterie.

Depuis Linux 3.10, le fichier /proc/[pid]/timers peut être utilisé pour lister les minuteries POSIX du processus de PID pid. Consultez proc(5) pour plus de détails.

Since Linux 4.10, support for POSIX timers is a configurable option that is enabled by default. Kernel support can be disabled via the CONFIG_POSIX_TIMERS option.

différences entre bibliothèque C et noyau
Une partie de l’implémentation des minuteries POSIX est fournie par la glibc. En particulier :

*

Much of the functionality for SIGEV_THREAD is implemented within glibc, rather than the kernel. (This is necessarily so, since the thread involved in handling the notification is one that must be managed by the C library POSIX threads implementation.) Although the notification delivered to the process is via a thread, internally the NPTL implementation uses a sigev_notify value of SIGEV_THREAD_ID along with a real-time signal that is reserved by the implementation (see nptl(7)).

*

The implementation of the default case where evp is NULL is handled inside glibc, which invokes the underlying system call with a suitably populated sigevent structure.

*

Les identifiants de minuteries fournis au niveau utilisateur sont maintenus par la glibc, qui fait la correspondance avec les identifiants utilisés par le noyau.

The POSIX timers system calls first appeared in Linux 2.6. Prior to this, glibc provided an incomplete user-space implementation (CLOCK_REALTIME timers only) using POSIX threads, and in glibc versions before 2.17, the implementation falls back to this technique on systems running pre-2.6 Linux kernels.

EXEMPLES

Le programme ci-dessous reçoit deux paramètres : une durée de sommeil, en seconde, et une fréquence de minuterie en nanosecondes. Le programme établit un gestionnaire pour le signal qu’il utilise avec la minuterie, puis il bloque le signal, crée et arme une minuterie qui expire à la fréquence donnée, s’endort pendant la durée indiquée et enfin débloque le signal de la minuterie. En supposant que la minuterie ait expiré au moins une fois pendant le sommeil du programme, le gestionnaire de signal sera appelé et le gestionnaire de signal affiche des informations concernant la notification de la minuterie. Le programme se termine après un appel au gestionnaire de signal.

Dans l’exemple d’exécution qui suit, le programme s’endort pour une seconde après avoir créé une minuterie de d’une fréquence de 100 nanosecondes. Le temps que le signal soit débloqué et fournit, il y a eu environ dix millions de dépassements.

$ ./a.out 1 10

Establishing handler for signal 34
Blocking signal 34
timer ID is 0x804c008
Sleeping for 1 seconds
Unblocking signal 34
Caught signal 34
    sival_ptr = 0xbfb174f4;     *sival_ptr = 0x804c008
    overrun count = 10004886

Source du programme

#include <stdlib.h>
#include <unistd.h>
#include <stdio.h>
#include <signal.h>
#include <time.h>

#define CLOCKID CLOCK_REALTIME
#define SIG SIGRTMIN

#define errExit(msg)    do { perror(msg); exit(EXIT_FAILURE); \
                        } while (0)

static void
print_siginfo(siginfo_t *si)
{
    timer_t *tidp;
    int or;

    tidp = si->si_value.sival_ptr;

    printf("    sival_ptr = %p; ", si->si_value.sival_ptr);
    printf("    *sival_ptr = 0x%lx\n", (long) *tidp);

    or = timer_getoverrun(*tidp);
    if (or == -1)
        errExit("timer_getoverrun");
    else
        printf("    overrun count = %d\n", or);
}

static void
handler(int sig, siginfo_t *si, void *uc)
{
    /* Note: calling printf() from a signal handler is not safe
       (and should not be done in production programs), since
       printf() is not async-signal-safe; see signal-safety(7).
       Nevertheless, we use printf() here as a simple way of
       showing that the handler was called. */

    printf("Caught signal %d\n", sig);
    print_siginfo(si);
    signal(sig, SIG_IGN);
}

int
main(int argc, char *argv[])
{
    timer_t timerid;
    struct sigevent sev;
    struct itimerspec its;
    long long freq_nanosecs;
    sigset_t mask;
    struct sigaction sa;

    if (argc != 3) {
        fprintf(stderr, "Usage: %s <sleep-secs> <freq-nanosecs>\n",
                argv[0]);
        exit(EXIT_FAILURE);
    }

    /* Establish handler for timer signal */

    printf("Establishing handler for signal %d\n", SIG);
    sa.sa_flags = SA_SIGINFO;
    sa.sa_sigaction = handler;
    sigemptyset(&sa.sa_mask);
    if (sigaction(SIG, &sa, NULL) == -1)
        errExit("sigaction");

    /* Block timer signal temporarily */

    printf("Blocking signal %d\n", SIG);
    sigemptyset(&mask);
    sigaddset(&mask, SIG);
    if (sigprocmask(SIG_SETMASK, &mask, NULL) == -1)
        errExit("sigprocmask");

    /* Create the timer */

    sev.sigev_notify = SIGEV_SIGNAL;
    sev.sigev_signo = SIG;
    sev.sigev_value.sival_ptr = &timerid;
    if (timer_create(CLOCKID, &sev, &timerid) == -1)
        errExit("timer_create");

    printf("timer ID is 0x%lx\n", (long) timerid);

    /* Start the timer */

    freq_nanosecs = atoll(argv[2]);
    its.it_value.tv_sec = freq_nanosecs / 1000000000;
    its.it_value.tv_nsec = freq_nanosecs % 1000000000;
    its.it_interval.tv_sec = its.it_value.tv_sec;
    its.it_interval.tv_nsec = its.it_value.tv_nsec;

    if (timer_settime(timerid, 0, &its, NULL) == -1)
         errExit("timer_settime");

    /* Sleep for a while; meanwhile, the timer may expire
       multiple times */

    printf("Sleeping for %d seconds\n", atoi(argv[1]));
    sleep(atoi(argv[1]));

    /* Unlock the timer signal, so that timer notification
       can be delivered */

    printf("Unblocking signal %d\n", SIG);
    if (sigprocmask(SIG_UNBLOCK, &mask, NULL) == -1)
        errExit("sigprocmask");

    exit(EXIT_SUCCESS);
}

VOIR AUSSI

clock_gettime(2), setitimer(2), timer_delete(2), timer_getoverrun(2), timer_settime(2), timerfd_create(2), clock_getcpuclockid(3), pthread_getcpuclockid(3), pthreads(7), sigevent(7), signal(7), time(7)

COLOPHON

Cette page fait partie de la publication 5.07 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies et la dernière version de cette page, peuvent être trouvées à l’adresse https://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Christophe Blaess <https://www.blaess.fr/christophe/>;, Stéphan Rafin <stephan.rafin [AT] laposte.net>, Thierry Vignaud <tvignaud [AT] mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal <aportal [AT] univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard <fevrier [AT] tigreraye.org>, Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc.coulon [AT] wanadoo.fr>, Julien Cristau <jcristau [AT] debian.org>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux [AT] gmail.com>, Nicolas François <nicolas.francois [AT] centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau [AT] gmail.com>, Simon Paillard <simon.paillard [AT] resel.fr>, Denis Barbier <barbier [AT] debian.org>, David Prévot <david [AT] tilapin.org>, Cédric Boutillier <cedric.boutillier [AT] gmail.com> et Frédéric Hantrais <fhantrais [AT] gmail.com>

Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n’y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

Si vous découvrez un bogue dans la traduction de cette page de manuel, veuillez envoyer un message à <debian-l10n-french [AT] lists.org>.